Cosmétique et érotisme

Des vases pour les onguents, des pots de khôl, des palettes pour préparer des cosmétiques... autant d’objets qui témoignent avec quelle attention les égyptiens prenaient soin de leur corps. 

L’attention et le soin que les égyptiens consacraient à leurs corps est mis en évidence par la grande quantité d’objets et de produits cosmétiques qu’ils utilisaient. Ce sens de l’esthétique, destiné essentiellement à augmenter le charme des hommes et des femmes, n’était pas exempt d’une certaine charge d’érotisme.
Les représentations figurées ou les textes écrits de caractère érotico-sexuel ne sont pas communs dans l’art et la littérature égyptienne, du moins d’une manière trop directe. Les exemples les plus explicites n’ont pas leur place dans ce qui est considéré l’art officiel, où les allusions à ce sujet sont réalisées par le biais de métaphores graphiques ou de jeux de mots très subtils. De même que les êtres humains, les dieux étaient également concernés par cette pudeur pour le sexe en tant qu’activité de plaisir et jouissance, comme pour le sexe purement reproductif.

Lit. Bois et cuir. Ière-IIe Dynasties (2920-2649 av. J.-C).

Le lit témoigne non seulement du niveau de confort dont jouissaient les maisons égyptiennes de l’élite, mais également de son utilisation pour les activités sexuelles. Les figurines féminines étendues sur le lit qui, à partir du Nouvel Empire étaient incluses dans les tombes pour favoriser la régénérescence du défunt, en sont un exemple. Lanières de cuir remplacées par Jordi Clos.

Miroir avec la représentation des dieux Osiris, Isis et Neftis. Bronze. Basse Epoque (715-332 av. J.-C).

Les surfaces des miroirs égyptiens étaient en métal, généralement du cuivre, du bronze ou de l’argent. Pour leur forme et leur éclat, ils étaient associés au soleil. De nombreuses pièces de ce type étaient offertes aux divinités féminines en guise d’objet de culte.

Appuie-tête. Albâtre (Moyen Empire, 2040-1640 av. J.-C).

Il y a certains objets réellement surprenants, c’est le cas des appuie-tête. Il est même difficile de comprendre qu’ils étaient utilisés en guise de coussin pour un repos plus confortable. Sous l’appuie-tête on peut voir la représentation de deux mains ouvertes pour recevoir la tête.

Récipient de khôl. Albâtre. (Nouvel Empire, XVIIIe Dynastie, 1550-1307 av. J.-C).

Les onguents, parfums et le maquillage pour les yeux étaient des produits largement utilisés par les égyptiens. Les papyrus médicaux énumèrent de longues listes de substances destinées à différents usages (pour éliminer l’odeur corporelle, hydrater la peau, traiter les verrues et les grains de beauté, prévenir la chute des cheveux,…). Le khôl (mesdemet en égyptien) était le produit le plus utilisé.

Figurines érotiques. Faïence et pierre. Période Ptolémaïque (304-30 av. J.-C).

Pendant l’époque Ptolémaïque, les représentations érotiques évoluent de manière importante en Egypte. Les figurines montrant des hommes avec des génitaux hypertrophiques, isolés ou en activité sexuelle conjointe sont nombreuses. Les personnages représentés pourraient s’identifier à Harpocrate, le nain patec, ou aux prêtres sem, qui exerçaient des fonctions en rapport avec la fertilité.