Restauration et autres projets
Le Projet Sharuna découvre un temple pharaonique datant du règne de Ptolémée Ier (Campagnes 2019/2025)
Lors des campagnes de fouilles (2019/2020), soixante immenses blocs de pierre ont été récupérés, présentant divers éléments architecturaux, de beaux frises décoratifs et d’importants textes en écriture hiéroglyphique.
Parmi ces textes se détachent la présence de deux cartouches contenant le nom du pharaon Ptolémée Ier et une inscription apportant des informations précieuses sur la fondation du temple, son nom et les divinités auxquelles il était dédié.
Il s’agit d’un ensemble de matériaux qui permettra de proposer une reconstruction hypothétique du temple érigé il y a deux mille ans dans la cité égyptienne de Hut-nessut, ancien nom de l’actuelle Sharuna.
Investigations archéologiques sur le site de Kom al-Ahmar (Sharuna, Égypte) 2006-2018
Dans le cadre de la convention établie avec l’Institut d’Égyptologie de l’Université de Tübingen, titulaire de la concession archéologique de Kom el-Ahmar Sharuna, la Fondation Archéologique Clos a mené depuis 2006 six campagnes de fouilles dans la nécropole principale de ce site, dans l’intention de poursuivre les travaux d’exploration et de documentation entrepris depuis 1984 par différentes équipes de ladite université allemande.
Le projet se compose essentiellement de deux axes de recherche : le premier, dirigé par Béatrice Huber, se concentre sur l’étude de l’occupation tardoromaine de la région. Le second vise à poursuivre l’excavation et la documentation de la nécropole principale de Sharuna. Ici, les travaux se sont concentrés dans un secteur de la zone orientale où, grâce à un travail exhaustif de documentation, on entend obtenir un échantillon significatif de l’évolution de la nécropole au fil du temps. Des structures funéraires de diverses périodes (Ancien Empire, Première Période Intermédiaire et époque ptolémaïque), la réutilisation des tombes comme zone d’habitat par les Coptes et diverses galeries et chambres qui semblent faire partie d’un vaste cimetière d’animaux sacrés sont les principaux éléments figurant dans la séquence historico‑archéologique du site.
La Dame de Kemet. Étude interdisciplinaire
En 1998, un corps momifié d'époque romaine a été intégré à la Collection d'Archéologie Égyptienne Jordi Clos et a reçu le nom de « Dame de Kemet ». La même année, la « Dame de Kemet » a fait l'objet d'une étude médicale dirigée par le Dr Félix Escalas, avec la collaboration du Dr Xavier Lucaya et du service de Radiologie de l'Hospital de la Vall d'Hebron de Barcelone. L'application de techniques de pointe dans la recherche, telles que la tomodensitométrie hélicoïdale (TDM), les endoscopies et d'autres, nous a permis d'approfondir nos connaissances sur cette personne.
Grâce à la reconstitution faciale réalisée par le Dr Wesley Neville, spécialiste en médecine légale aux États-Unis, l'apparence de son visage a pu être réinterprétée.
En février 2004, la momie a été soumise à un nouvel examen endoscopique avec la collaboration de membres de l'Hospital Universitari Sagrat Cor de Barcelone. Des échantillons d'os et de tissus mous ont été prélevés et étudiés par des techniques histopathologiques (Dr P. L. Fernández, Service d'Anatomie Pathologique de l'Hospital Clínic de Barcelone). Le tissu prélevé dans la zone de la masse commune des poumons et du cœur a fait l'objet d'une analyse par microscopie électronique à balayage (Dr J. Esteban).
Momies animales Période tardive – Période ptolémaïque (715 – 30 av. J.-C.)
La momification des animaux répondait à diverses raisons : pour être considérés comme des manifestations terrestres des dieux, pour servir d’aliment symbolique dans l’au‑delà comme offrandes aux dieux, ou simplement parce qu’il s’agissait d’un animal de compagnie qui resterait éternellement aux côtés du défunt.
La collection du Musée Égyptien compte au total huit momies d’animaux, appartenant aux espèces suivantes : faucon, crocodile, ibis, deux chats (un adulte et un petit) et trois musaraignes. La première étude radiologique a été réalisée par Javier Tomás Gimeno au Service de Radiologie de l’Hôpital de la Santa Creu i Sant Pau de Barcelone. À partir de celle‑ci il a été possible d’identifier l’animal momifié ainsi que sa position, son état de conservation et différentes pathologies.
Depuis le début de l’année 2011 l’égyptologue M. Luz Mangado a dirigé un projet centré sur l’application de nouvelles technologies d’imagerie à l’étude des momies animales de notre Musée. Le système utilisé permet la reconstruction de l’image en trois dimensions, facilitant largement son étude et son analyse. Collaborent la Unidad de Imagen du Centro de Investigación Médica Aplicada de l’Universidad de Navarra (Gabriel Heras et Carlos Ortiz de Solórzano) et le Departamento de Radiología de la Clínica Universitaria de Navarra (Gorka Bastarrika).
Momie de faucon
Cette momie appartient à la famille des faucons. Elle pourrait correspondre à un faucon hobereau (Falco subbuteo) ou à un faucon crécerelle (Falco tinnunculus ou Falco naumanni). Elle est complète et en position allongée, avec les pattes étendues et croisées devant la queue. On apprécie une fracture de l’humérus droit produite après la mort de l’animal.
Momie de chat adulte
Les radiographies montrent un chat adulte complet, sans pouvoir assurer son appartenance à l’espèce Felis silvestris lybica (chat sauvage africain) ou à sa variante domestique Felis catus. Les membres antérieurs sont étendus le long du corps et les postérieurs fléchis. La queue est située à l’arrière du tronc, présentant des fractures sur certaines vertèbres caudales. Aucune fracture ni luxation cervicale n’est observable, signe sans équivoque de sacrifice, en raison de la présence de trois barres métalliques de 5 mm de diamètre placées par le propriétaire avant l’entrée de la pièce au Musée. En raison de cette altération anatomique il est impossible d’évaluer la cause possible du décès.
Momie de chaton
Dans ce chaton, la seule lésion observée est un traumatisme crânien au niveau occipital. L’impact devait être important, ce qui fait penser à un sacrifice, car il est difficile qu’un chat se cause accidentellement une lésion de ces caractéristiques. Le jeune âge du félin est un autre indice de son possible sacrifice à la déesse Bastet. Le sacrifice d’animaux élevés pour cette fonction s’est généralisé en Égypte à partir de la Basse Époque.
Momie d’ibis
Elle correspond à un ibis sacré (Threskiornis aethiopicus). Sa position est similaire à celle qu’adopte cet oiseau lorsqu’il dort : pattes repliées sous l’abdomen et cou tourné vers le bas, reposant le bec et la tête sur le dos. L’oiseau ne présente pas de lésions. Il convient d’exclure la présence d’une grande quantité de coquilles de petits escargots à l’intérieur de l’abdomen.
Momie de crocodile
Spécimen très jeune de crocodile du Nil (Crocodylus niloticus). Le squelette est complet et présente les pattes étendues le long du corps. Il présente une fracture de la colonne vertébrale, dans la région dorsale moyenne, bien qu’il soit difficile de préciser si celle‑ci a été la cause de son décès.
Mortuaire d’un Égyptien nommé Bes
En février 2003, le Musée Égyptien de Barcelone a acquis une œuvre très singulière. D’une part, il s’agissait d’un type d’objet dont très peu d’exemplaires sont parvenus jusqu’à nos jours ; d’autre part, son état de conservation précaire recommandait une action rapide afin d’en garantir la préservation et de permettre les conditions nécessaires à son exposition publique. Heureusement, les travaux de restauration ont rendu possible la récupération et la dignification d’une œuvre qui pouvait pratiquement être considérée comme perdue.
Papyrus de la Dame Bary
À la mi-2002, trois petits et épais paquets de papyrus roulés sont arrivés au Musée Égyptien de Barcelone. Les travaux d’ouverture et de conservation-restauration ont été confiés à Domènech Palau et à Tana Andrádez, permettant d’obtenir un long fragment de papyrus (environ 4 m), correspondant à la partie inférieure d’un document dont ont été conservés le début et la limite inférieure, et auquel il manque environ les deux tiers de sa hauteur. Le texte a été identifié comme faisant partie du Chapitre 168B du Livre des Morts, dit des offrandes, un chapitre parmi les moins fréquents dans la rédaction de cette œuvre funéraire.
Cartonnage de la Dame Dorée
En 1999, le Musée Égyptien de Barcelone a acquis une pièce aux caractéristiques très singulières. Il s'agissait d'un cercueil momiforme (appelé cartonnage) conçu à l'origine pour contenir complètement le corps de son propriétaire défunt. D'un point de vue chronologique, il peut être situé à l'époque romaine (début du Ier siècle apr. J.-C.) et aurait pu appartenir à une jeune femme. Dans ce cas, le cartonnage, formé de différentes couches de bandelettes auxquelles on a donné une rigidité relative grâce à l'utilisation de consolidants, présente à sa surface un traitement remarquable réalisé à la feuille d'or. Sur sa vaste surface apparaissent de nombreuses scènes figuratives d'une richesse documentaire extraordinaire.
Au moment de son entrée au Musée, le cartonnage se trouvait dans un état de conservation très précaire : déformé, divisé en deux parties et extrêmement fragile. Il a donc été nécessaire de concevoir et d'exécuter un programme de conservation-restauration spécifique visant le « retour à la vie » de cette pièce singulière. Pendant un an, l'entreprise Gamarra&García s'est chargée de ces travaux.
Projet de fouilles et de restauration à Meidum (Égypte) 1997 – 2004
Entre 1997 et 2004, la Fondation Archéologique Clos a mené quatre campagnes sur le site archéologique de Meidum. Les travaux réalisés sont les suivants:
- Relevé topographique du site: un plan trilingue a été réalisé, comprenant à la fois les structures archéologiques identifiables sur le terrain et les zones de travail attribuées aux différents objectifs de la mission, ainsi que tous les éléments archéologiques non visibles mais publiés dans des travaux antérieurs.
- Restauration – conservation de la mastaba n° 16: après avoir effectué les essais nécessaires pour déterminer les matériaux les plus appropriés, une intervention d’urgence a été menée sur les secteurs mis au jour par d’autres missions. Enfin, un essai de reconstruction d’un petit tronçon de mur près de la chapelle de Nefermaat a été réalisé comme proposition pouvant être appliquée le long de toute la face est.
- Localisation et fouille d’structures archéologiques: à l’est de la mastaba de Nefermaat, un secteur de la nécropole a été documenté, composé de deux ensembles funéraires consistant en deux chapelles creusées dans le roc avec plusieurs puits et chambres funéraires. Les individus apparaissent en position fœtale, étendus sur le côté gauche, et ne possèdent pratiquement aucun équipement funéraire. Dans les puits et la chapelle, de nombreux fragments de céramique ont été récupérés, permettant de dater ces tombes entre le début de la IVe dynastie et la fin de la Ve dynastie.
Projet de fouilles «À la recherche des pharaons noirs» (Soudan) 1995-1996
Le projet « À la recherche des pharaons noirs » s'est concentré sur la prospection de la zone concédée et l'excavation des vestiges localisés. Deux tombes royales ont été découvertes; la tombe baptisée P-26 est composée de deux chambres funéraires creusées dans la roche, accessibles par une rampe en gradins de 22 m de long. On y conserve partiellement des restes de peinture pariétale qui couvraient à l'origine les murs et les voûtes des chambres funéraires. Dans la voûte de la première chambre se distingue la représentation d'un « plafond astronomique », dont une partie du nom du roi auquel appartenait la tombe a pu être récupérée: Semesu Uhemu. Quant à P-27, il s'agit d'une tombe composée d'une seule chambre, accessible par une rampe en gradins; il pourrait s'agir de la tombe d'une reine. La superstructure qui devait couronner ces importantes constructions souterraines est pratiquement rasée, bien qu'elle ait dû avoir une forme pyramidale.
Aux côtés des tombes décrites, d'autres ont été trouvées, qualifiables de civiles (par opposition aux royales), de dimensions plus réduites et réparties sur une période plus longue. Ainsi, les tombes T-2 et T-5 seraient les plus anciennes de l'ensemble, remontant à une phase pré-napatéenne; les tombes T-1 et T-5 ont été datées de l'époque méroïtique; et la plus récente serait la T-4 située dans un contexte proche du groupe dit X.
Bibliothèque
La Bibliothèque de la Fondation Archéologique Clos conserve plus de 10 000 documents
Spécialisée en égyptologie, la Bibliothèque de la Fondation Archéologique Clos conserve actuellement plus de 10 000 documents qui constituent un outil fondamental et indispensable pour la recherche et l'étude de l'Égypte pharaonique.
Outre des monographies, des publications périodiques ou des catalogues de ventes, la Bibliothèque possède un nombre important d'ouvrages qui, au-delà de leur valeur scientifique, sont de véritables joyaux pour le bibliophile. Parmi eux se distingue un exemplaire complet de la monumentale Description de l'Égypte, correspondant à la deuxième édition imprimée à Paris entre 1820 et 1830. Méritent également une mention spéciale certains documents originaux, comme la lettre qu'en 1826 l'égyptologue italien Ippolito Rosellini envoya à son maître Jean-François Champollion, dans laquelle il évoque, entre autres sujets, la répercussion qu'a eue dans les milieux académiques le récent déchiffrement de l'écriture hiéroglyphique.

Publications
Livres spécialisés, revues de diffusion générale et catalogues d'expositions temporaires.
Un domaine important de la Fondation Archéologique Clos est celui de ses publications : livres spécialisés, revues de vulgarisation et catalogues d'expositions temporaires. Elle possède également une collection de monographies spécialisées sur différents aspects de l'Égypte ancienne.
Titres publiés:
Ptolomeo. Faraón de Egipto. El descubrimiento de su templo (Luis M. Gonzálvez, 2021)
Mujeres y hombres del antiguo Egipto (Luis M. Gonzálvez, 2019)
Pasíón por Egipto. 200 años de coleccionismo (Luis M. Gonzálvez, 2018)
Animales sagrados del antiguo Egipto (Luis M. Gonzálvez, 2017)
Osiris Dios de Egipto. El ser que permanece perfecto (Luis M. Gonzálvez, 2017)
Moda y belleza en el Antiguo Egipto (Elvira D’Amicone, 2011)
Arte funerario precolombino. La pasión de Tórtola Valencia (divers auteurs, 2009)
Sarcófagos del Antiguo Egipto (Elvira D’Amicone, 2009)
Terracotas (Esther Pons, 2008)
Egipturas (Gemma Artasu, 2007)
Mosaicos romanos de Siria. Pintura de piedra (Carles Buenacasa, 2006)
Joyas de faraones (divers auteurs, 2005)
Jardines y dioses egipcios (Xavier de Lara, 2005)
Damas del Nilo (divers auteurs, 2004)
Tutankhamón: imágenes de un tesoro bajo el desierto egipcio (divers auteurs, 1995; 2e édition révisée et augmentée, 2004)
Historia Militar de Egipto durante la Dinastía XVIII (Javier Martínez Babón, 2003)
Damas aladas del antiguo Egipto (Mª José López Grande, 2003)
La momia de oro. El retorno a la vida (Núria Castro, 2003)
En busca de los faraones negros (divers auteurs, 2001)
Culturas del Valle del Nilo (édité par Mª José López Grande, 2000)
El secreto del Tíbet, desvelando la civilización del techo del mundo (Josep Lluís Alai, 2000)
Mil millas Nilo arriba (édité par Rosa Pujol, 2000) ÉPUISÉ
Faraones de Egipto, reyes de Israel (Alexandre Herrero Pardo, 1999)
Une autre publication monographique est la Ruta Arqueológica por Egipto, où le lecteur peut parcourir le pays du sud au nord grâce aux fiches archéologiques de chacun de ses sites.
La revue ArqueoClub, publiée annuellement, fait connaître au grand public et aux lecteurs spécialisés les activités culturelles menées par la Fondation Archéologique Clos.
Les lecteurs intéressés peuvent trouver les publications de la Fondation Archéologique Clos, ainsi qu'une vaste offre de bibliographie égyptologique, à la Boutique-Librairie du Musée où une section Antiquariat permet également d'acquérir des livres anciens, des ouvrages épuisés et des éditions princeps.